La mobilité de la “deuxième ville du canton” sous la loupe

L’EPFL et l’UNIL font partie intégrante de l’agglomération Lausanne-Morges, drainant chaque jour des milliers d’usagers venant sur le campus en transports publics, en voiture, en deux roues, voire même à pied. En semestre, pour l’EPFL, ce ne sont pas moins de 150’000 kilomètres parcourus en train et 83’000 kilomètres en voiture chaque jour.

Mobilité de la ville Canton

Grâce à l’enquête annuelle de mobilité (Rumba), l’EPFL et l’UNIL bénéficient d’un immense réservoir de données sur les usagers (huit ans d’enquête pour l’EPFL et cinq ans pour l’UNIL). La Communauté d’études pour l’aménagement du territoire (CEAT) a analysé ces résultats afin de donner une nouvelle représentation spatiale de la pendularité du campus. Les cartes permettent de mieux cerner l’espace de provenance des étudiants et des collaborateurs, les distances parcourues, les modes de transports ou encore l’influence du statut, de l’âge et du genre sur le comportement en matière de mobilité.

Les deux Hautes Ecoles ont connu une croissance quasiment ininterrompue de leur population. Cette dynamique s’est avérée particulièrement forte ces dernières années. Entre 2005 et 2010, la population de l’UNIL a augmenté de 10’800 à 12’200 personnes (13%) et celle de l’EPFL de 8’700 à 10’500 personnes (20%). En 2010, 56% des répondants ont indiqué prendre les transports publics, tandis que 21% choisissent une forme de mobilité douce (6% à pied, 15% à vélo) pour se rendre sur l’un des deux sites. 70% de la population des sites vit en semaine dans l’agglomération lausannoise. On constate également une augmentation de l’utilisation des transports publics et de la mobilité douce (piétons et cyclistes) et une réduction des transports individuels motorisés. Cette évolution est observée pour tous les usagers, indépendamment de leur statut, âge ou lieu de domicile. Si l’utilisation de la voiture est en recul, il n’en reste pas moins qu’elle est largement responsable des 30 tonnes de gaz carbonique émis pour la seule EPFL: 88% de la charge de CO² vient des pots d’échappement.

Comme l’indiquent les auteurs, “la politique de mobilité des deux Hautes Ecoles est un succès. Dans une période de forte croissance, tous moyens de transports confondus, les transports publics sont gagnants. L’ensemble des mesures prises ont permis de contenir et de gérer l’afflux de pendulaires, notamment à l’aide d’un ensemble de mesures fines”. Parmi ces mesures, notons le succès du décalage d’un quart d’heure du début des cours entre l’UNIL et l’EPFL afin de briser les pointes maximales. De même, la progression de 4,5% des déplacements en vélo de 2007 à 2010 a été soutenue grâce notamment à la construction de milliers de places de parc sécurisées, au lancement du premier système de vélos en libre-service en Suisse, à l’implantation d’un Point vélo sur chaque campus pour les réparations ou aux actions de promotion du vélo comme Bike to work et Semaines de la mobilité.

Si l’élasticité du système des transports actuel a permis jusqu’à maintenant d’absorber la forte croissance du campus par des adaptations multiples, on constate cependant qu’on arrive à une limite. Les questions de politique de mobilité se trouvent donc au cœur des préoccupations des Hautes Ecoles, des services cantonaux et régionaux de transports et de mobilité et des Transports lausannois.